Le Système Solaire, où en est la fin ?


Depuis toujours, les hommes adorent définir les limites spatiales de ce qui les
entoure, que ce soit de leur logement, ville ou pays. Dès lors, on imagine que cela a
également été fait pour ce qui est bien plus grand, comme le système solaire. Mais
en réalité, ce n’est pas toujours très clair et fixe pour ce qui est de l’immensément
grand. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui autour de la question : le système
solaire, ça va jusqu’où ?


En 2013, la NASA a annoncé que sa sonde Voyager 1 avait atteint “les limites du
système solaire”, mais qu’est ce que ça veut dire? La sonde a en fait franchi
l’héliopause, la limite indiquant que cette sonde a quitté l’héliosphère. L’héliosphère,
c’est la zone dans laquelle on est sujet aux vents solaires (du plasma composé
d’électrons et de protons émis par le Soleil). Après cette limite, c’est le milieu
interstellaire. La sonde Voyager n’était donc plus soumise à cette influence du Soleil,
mais l’héliopause ne définit pas la fin du système solaire. Pour donner une idée d’où se trouve cette limite d’influence des vents, c’est à peu près à 18 milliards de
kilomètres d’ici, ou plus ou moins 120 fois la distance Terre-Soleil (120 Unités
Astronomiques).
Si l’héliopause ne marque pas la fin de notre système, peut-être que cette limite se
trouve simplement à la moitié de la distance entre le Soleil et les autres étoiles?
Après tout, comme dit la célèbre expression “la liberté des uns s’arrête là où
commence celle des autres”. Prenons Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du
Soleil, on pourrait tracer un trait à 2,1 années-lumières de notre soleil, soit pile au
milieu entre les deux étoiles et ainsi avoir une limite, non? Et bien non! Le Soleil
étant plus massif que Proxima Centauri, sa force d’attraction est plus grande et
tracer une ligne entre les deux ne serait pas logique. Mais à cette distance,
l’attraction des deux étoiles est jugée de toute manière trop faible, donc pas besoin
d’aller si loin.


Bon, ça commence à faire beaucoup de propositions rejetées, elle est où finalement
cette limite du système solaire? Elle se trouve en réalité à la fin du nuage d’Oort. Ce
“nuage” s’étend jusqu’aux limites de là où notre soleil exerce une influence
gravitationnelle suffisante pour qu’un objet orbite autour de lui. C’est très difficile de
définir clairement cette limite car on trouve constamment des objets lointains qui
orbitent autour de notre étoile. Les estimations du rayon de ce nuage varient de 40
000 à 100 000 UA, mais on la fixe généralement à 60 000 UA du Soleil, soit près
d’un quart de la distance Soleil-Proxima (les approximations sont énormes
évidemment vu l’incertitude).
Pour résumer ce qu’on vient de voir, la sonde Voyager 1 a atteint en 2013
l’héliopause, qui se trouve à près de 120 UA du Soleil (en 2022 la sonde se trouve à
158 UA). La limite de notre système solaire est quant à elle floue mais on peut dire
que c’est grossièrement à 60 000 UA d’ici. Enfin, l’étoile la plus proche de nous se
trouve elle à presque 270 000 UA de notre soleil ! La sonde Voyager 1 est donc
encore loin de quitter notre système solaire, et encore plus loin de Proxima Centauri
(je précise que Voyager 1 ne se dirige pas vraiment vers Proxima Centauri, je les
compare simplement pour donner une idée de l’échelle).
Si on essaie de se représenter ces distances sur Terre, avec 1 mètre qui représente
1 million de kilomètres, la sonde Voyager 1 qui serait partie de Louvain-la-Neuve se
trouverait actuellement à Bruxelles. Et si elle veut atteindre Proxima Centauri, elle
devrait faire le tour entier de la terre et revenir à son point de départ ! Oui, l’espace
c’est grand.


Si voir le système solaire à l’échelle vous intéresse, il y a en Australie le “Melbourne
Solar System Trail” qui reprend à l’échelle les tailles et distances des différentes
planètes du système solaire tout le long du littoral de Melbourne, ça en vaut le coup
d’œil !

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